Lignes de vie 2010, 75 minutes

Un film écrit et réalisé par Alain Mazars.
Long métrage de fiction tourné au Laos.
Sélectionné au Festival International du Nouveau Cinéma de Montréal.

Synopsis

Un vieux routard eurasien qui rêve de devenir chamane... Une rumeur répandue en Asie du Sud-Est disant que des nomades cachés dans une forêt peuvent ressusciter les morts... Un criminel qui tue les voyageurs qu'il rencontre...

Sélection du Festival du Nouveau Cinéma de Montréal 2010.

Si Godard avait décidé de se retirer pendant dix ans dans la jungle thaïlandaise pour méditer, il serait peut-être revenu avec un film comme Lignes de vie. Véritable objet cinématographique non- identifié, cette oeuvre pourrait être définie comme un suspense fantastique au croisement entre fiction, documentaire et essai. Membre fondateur de l'ACID, Alain Mazars, qui est une nouvelle fois réalisateur-scénariste-monteur de son film, poursuit un parcours atypique marqué entre autres par Ma soeur chinoise (avec Alain Bashung) et La moitié du ciel. Cette fois-ci, le spectateur est plongé dans une sorte de journal intime narré par un vieux routard eurasien rêvant de devenir chamane. Après avoir rencontré dans la jungle une jeune fille birmane aux pouvoirs surnaturels, le vieil homme décide de traquer un tueur en série qui semble capable de vampiriser les voyageurs perdus. Au contact de la jeune fille, le routard développe des pouvoirs qui dépassent enfin la simple lecture des lignes de la main. Ressuscitant une par une les victimes du mystérieux tueur, il affronte ce dernier dans une lutte aussi étrange que poétique. Accentuant les contrastes afin de mettre en valeur l'aspect numérique de l'image, ce film hors-norme nous transporte littéralement dans un autre monde. Raquel Tremblay (Montréal)

Eithne O' Neill (de POSITIF).

Lignes de vie est un beau film au titre paradoxal sur la conjuration de la mort, le fantasme du parricide, la rivalité fratricide, les mains mortifères et la force des pétales et des prières. La bande sonore, une photographie incandescente, puis l'assombrissement de l'image se réunissent dans un univers mélancolique 

Michka Gorki (cinéaste française membre de l'ACID).

Je suis entrée dans ce film comme dans un rêve situé à la frontière entre la vie et la mort. J'ai été emportée par des images aux couleurs féériques, dans une forêt de silence, dans des visages sans limites aux regards intensément profonds. Un vieil homme, une jeune femme, des visages d'une grande beauté, d'une grande intensité. La lenteur du silence, les apparitions, disparitions des personnages, les scènes de l'étrange comme si les faits n'existaient pas, comme si rien n'existait, comme si le monde des lois naviguait ailleurs, comme si le film n'appartenait à aucun monde. Tout au long de ce film coule une poésie des limites humaines, avec une approche du mystère de la vie, de cette beauté de l'invisible propre à une autre culture. La bande son suggère une communication intangible, aux surprises de l'ailleurs. J'ai été portée par une onde d'étrangeté qui m'a en même temps envoûtée et dérangée. Je trouve que ce film parfaitement maîtrisé est à même de susciter la réflexion, qu'il peut être le support de discussions importantes. Aujourd'hui, il me reste une impression très forte, un besoin de retourner voir dans l'invisible, d'y voir ce que ma conscience ne sait pas. Michka Gorki (cinéaste française membre de l'ACID)